LA GESTION D’UNE MALADIE MENTALE
La gestion d’une maladie mentale exige de la part de nombreuses personnes de la discipline, de l’autonomie, de la persévérance et une quantité énorme de soutien. Le plus important est toutefois sans doute la constatation qu’il est possible de gérer une maladie mentale. Il est possible pour les personnes vivant avec une maladie mentale de maîtriser leur maladie tout comme il est possible pour les membres de leur famille de maîtriser leur vie. Même si cela est vrai, chacun est unique et la maladie mentale affecte les gens différemment. Certaines personnes vivant avec une maladie mentale peuvent la gérer relativement aisément. D’autres, toutefois, – en particulier ceux qui souffrent d’une maladie mentale aiguë et persistante – pourraient devoir livrer une lutte pendant la majeure partie de leur vie pour gérer leur maladie. Les familles sont elles aussi touchées différemment par la maladie mentale et la gèrent différemment.
Les familles qui fournissent un appui jouent un rôle essentiel pour aider un proche à faire face à la maladie mentale. Les personnes qui gèrent le mieux leur maladie sont souvent celles qui jouissent d’un solide réseau social pouvant les soutenir. Nous avons inclus dans la présente section des conseils pratiques sur les médicaments, les séjours à l’hôpital, la planification des congés, la planification des interventions d’urgence et de crise, la façon de reconnaître les signes de rechute et la façon de soutenir votre enfant à l’école.
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Conseils utiles
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La gestion des symptômes et des comportements d’une maladie mentale
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Établir des limites
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Déclencheurs de symptômes et rechutes
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Signes d’avertissement de rechute
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L’intervention face aux épisodes aigus
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Les situations d’urgence et de crise
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Hospitalisation et planification des congés
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La gestion des médicaments
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Enfants et jeunes à l’école
Même si nous fournissons des conseils tout au long du chapitre pour vous aider à fournir un soutien à votre proche en vue de la gestion d’une maladie mentale, voici quelques conseils généraux à garder à l’esprit.
Soyez prêt aux situations d’urgence. Sachez quels numéros composer. Planifiez comment vous géreriez les diverses situations qui pourraient surgir. Vous pourriez, avec la permission de votre proche, discuter avec ses professionnels de la santé mentale des genres de situations d’urgence qui pourraient surgir et de la façon dont elles devraient être gérées. Des renseignements plus détaillés sur les situations d’urgence et de crise sont fournis à l’intérieur du présent chapitre.
Tenez un registre. La tenue d’un registre clair pourrait s’avérer utile au cours d’une situation d’urgence ultérieure : essayez en conséquence de tenir une liste des professionnels de la santé s’occupant de votre proche, de leurs numéros de téléphone, etc. Assurez également un suivi des incidents particuliers, comme une crise soudaine. Essayez de consigner ce qui pourrait selon vous avoir déclenché la crise. Dans le même ordre d’idées, si votre proche vit une bonne période, notez ce qui semble fonctionner en ce moment. S’agit‑il de la médication? D’un environnement détendu exempt de stress indu? L’annexe fournit plus de renseignements sur la tenue d’un registre.
La conservation des coordonnées des amis et des connaissances de votre proche pourrait s’avérer utile, en particulier s’il disparaissait.
Établissez des limites claires par rapport aux comportements que vous accepterez. Le présent chapitre fournit plus de détails sur la façon d’établir des limites claires. L’imposition de limites vise l’acceptation et le respect de vos propres sentiments. Le geste vise également la prise au sérieux de vos propres besoins. Vous avez le droit à la sécurité et au confort dans votre propre foyer.
Demandez à votre proche de préparer un plan de mieux‑être.
Un plan de mieux‑être est un document rédigé par une personne vivant avec une maladie mentale. Il décrit ce qui aide le sujet à bien se sentir et quels sont les signes d’avertissement d’une rechute. Il fournit en outre une liste de tous les principaux contacts de l’intéressé. Les professionnels de la santé du Programme de santé mentale de la Régie régionale de la santé Capital fournissent des formulaires de plan de mieux‑être à leurs clients. La préparation d’un plan de mieux‑être est avantageuse pour les personnes vivant avec une maladie mentale parce que le plan définit à leur propre intention ce qui les aide à bien se sentir et quels sont les signes d’avertissement d’une rechute. Le plan est en outre utile parce qu’il consigne des renseignements importants pour la personne vivant avec une maladie mentale et sa famille.
La gestion des symptômes et des comportements d’une maladie mentale
Votre proche pourrait, pendant qu’il entame et poursuit son cheminement de rétablissement, présenter des symptômes et des comportements négatifs. Vous pouvez l’aider à gérer de tels symptômes de certaines façons.
Il est important que vous appreniez à accepter votre proche dans son état actuel et de veiller à ce qu’il soit toujours traité avec respect. Vous devez établir une distinction entre la maladie et la personne.
La dépression
Encouragez doucement votre proche à s’engager dans des activités et à assumer des responsabilités qu’il pourrait avoir abandonnées. Laissez votre proche régler le rythme – même s’il n’est pas aussi rapide que vous l’aimeriez. Respectez les limites affectives et physiques de votre proche. Il pourrait avoir besoin de se reposer pour se rétablir. Sortir à l’extérieur et s’adonner à une activité physique de quelque forme que ce soit procure souvent un sentiment de satisfaction et peut rehausser la confiance en soi. Prenez soin de lui livrer une rétroaction positive sur toutes ses réalisations, que ce soit de marcher un pâté de maisons ou chez le voisin d’à côté, même si vous espériez davantage.
Les hallucinations
Lorsque votre proche semble entendre des voix ou voir des choses que vous ne voyez pas, gardez votre calme. Essayez de le distraire en lui demandant de faire quelque chose ou en l’engageant dans une conversation. S’il entend de plus en plus souvent des voix, il pourrait s’agir d’un signe de rechute. Encouragez‑le à parler à son ou ses professionnels de la santé. Ne prétendez pas voir ou entendre ce qu’il entend, mais reconnaissez qu’il entend quelque chose, p. ex. « Je comprends que tu entends une autre voix même si je ne l’entends pas ».
Les illusions
Les illusions sont de fausses convictions solides qu’on ne peut pas simplement modifier en mentionnant à son proche que ce qu’il pense n’est pas vrai. Il est inutile de s’engager dans une discussion avec lui. Reconnaissez que vous comprenez que votre proche croit réellement en ce qu’il dit, mais ne vous dites pas d’accord avec ses propos. Il est préférable de l’aider face aux émotions bouleversantes qu’il ressent que de tenter de dissiper ses convictions.
Il est probable que les illusions signalées vous inquiéteront vous et votre proche. Essayez de demeurer calme et de rassurer votre proche. Il n’est pas rare que les croyances illusoires incluent des membres de la famille. Ce genre d’illusion pourrait s’avérer particulièrement difficile pour vous parce que d’autres pourraient penser que ses croyances sont vraies.
La nature de certaines illusions pourrait vous amener à vous inquiéter de la sécurité et du mieux‑être de votre proche. Il pourrait être difficile de distinguer ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Lorsque vous tentez de régler une telle situation, il est généralement avantageux de vérifier les « faits » auprès d’autres personnes.
Nous avons commis l’erreur de prétendre que nous acceptions les idées étranges de notre fille. Lorsqu’elle s’est rétablie, elle s’est montrée très bouleversée par le fait que nous n’avions pas été francs et que nous ne l’avions pas confrontée à la réalité. Après une rencontre de la famille avec son médecin, ma fille a décidé de faire appel à nous pour vérifier sa vision des choses et la réalité. Cela a vraiment bien fonctionné dans notre cas.
Les comportements maniaques
Les modes de comportement maniaques englobent l’hyperactivité, une sensibilisation de l’humeur au point de l’exaltation et de la surexcitation. Si votre proche commence à faire preuve d’un comportement maniaque, essayez d’exercer une influence calmante. Essayez de ralentir les choses (par exemple, parlez plus lentement, marchez plus lentement). Faites‑lui part de vos inquiétudes au sujet de ses gestes, mais soyez prêt au fait qu’il pourrait ne rien voir qui va mal. Comme un comportement maniaque peut sérieusement affecter le mieux‑être de toute votre famille, établissez des limites claires par rapport au comportement et prenez des mesures lorsque des signes d’avertissement commencent à apparaître. Un comportement maniaque plus courant est celui de dépenser impulsivement de l’argent. Vous pourriez plus facilement repérer tôt un tel comportement si vous surveillez les modes de dépense de l’intéressé, son utilisation des cartes de crédit et ses soldes bancaires.
Le retrait social (retrait de la famille, des amis et des activités)
Encouragez doucement votre proche à participer aux activités familiales quotidiennes (manger aux repas, regarder la télévision), mais soyez prêt à ce qu’il refuse. La socialisation pourrait s’avérer difficile pour votre proche selon son stade de rétablissement. Les grandes rencontres de famille pourraient être trop difficiles. Les contacts sociaux en dehors de la famille sont extrêmement importants. Votre proche pourrait trouver bénéfiques l’entraide ou d’autres mécanismes communautaires. Les amis peuvent eux aussi constituer une source importante de satisfaction sociale.
L’apathie/l’absence de motivation
Demandez à votre proche de fournir de l’aide pour des tâches ou des corvées simples et prenez soin de le remercier lorsqu’il le fait. Vous pourriez dire quelque chose comme « Merci de m’avoir aidé avec la lessive, j’ai aimé ta compagnie; ça m’a beaucoup facilité la tâche ». L’exercice régulier et l’activité mentale, comme faire une marche ou lire le journal, peuvent aussi aider.
Il est important de progresser à un rythme facile à gérer. Pousser votre proche à trop faire trop tôt peut devenir écrasant pour lui et accroître le stress dans sa vie. S’il ne veut pas se joindre à la famille pour le repas, suggérez‑lui de venir pendant une courte période ou peut‑être de venir chercher une assiette, puis de partir manger seul. Demandez‑lui ce qu’il pense être en mesure de faire. Même si c’est difficile pour la majorité, de nombreuses familles constatent qu’apprendre à apprécier les très petits pas réalisés et à les considérer comme des réalisations importantes rend la vie tout juste un peu plus facile.
Les comportements agressifs
Vous n’avez pas à tolérer les comportements violents ou agressifs. La première chose à faire est d’évaluer le niveau de danger. Si vous pensez qu’il existe un risque immédiat pour la sécurité de votre famille, composez le 911 pour obtenir de l’aide. Si vous pensez que la situation est sécuritaire, essayez de découvrir pourquoi votre proche est en colère. La façon la plus efficace de calmer quelqu’un est de l’encourager à parler de ses sentiments de colère. Demandez à votre proche d’expliquer ce qui l’irrite ou le met en colère.
Signalez comprendre les sentiments de votre proche au moyen de commentaires comme « Je peux voir que tu es en colère » ou « Je comprends ce que tu ressens ». N’essayez pas de discuter avec votre proche : cela pourrait empirer la situation. Soyez rassurant. Si votre proche soumet des demandes raisonnables qui ne mettent personne en danger, essayez d’y donner suite.
Les comportements embarrassants
Définissez clairement quels comportements sont et ne sont pas acceptables, et venez‑en à une entente à ce sujet avec votre proche.
Des familles ont signalé qu’une approche directe fonctionne parfois bien. Les énoncés du genre « Arrête ça », « Cesse tout de suite » ou « Il ne faut pas faire ça » peuvent changer son comportement.
La consommation d’alcool ou d’autres drogues
La maladie mentale est fréquemment accompagnée de consommation d’alcool/de drogues. Cinquante pour cent des personnes vivant avec une maladie mentale éprouvent également un problème de consommation d’alcool ou de drogues. De nombreux jeunes et jeunes adultes qui développent une maladie mentale commencent à consommer de l’alcool et d’autres drogues à un certain point dans leur vie. Ils peuvent recourir à l’alcool ou aux drogues pour diverses raisons. Ils pourraient par exemple y avoir recours pour lutter contre l’angoisse sociale, l’ennui ou la solitude; pour camoufler des symptômes ou des effets secondaires de médicaments; ou parce qu’ils souhaitent s’intégrer parmi des amis, comme d’autres jeunes.
Les personnes vivant avec une maladie mentale sont plus sensibles aux effets de l’alcool et des drogues illicites. Les drogues et l’alcool peuvent gêner l’efficacité des médicaments prescrits. Ils peuvent également accroître les symptômes et le risque de rechute. La consommation de drogues ou d’alcool est également liée à un risque accru de violence. Les personnes qui souffrent d’une maladie mentale et de problèmes sérieux de consommation ont ce qu’on appelle des troubles concomitants.
La consommation d’alcool ou de drogues n’est pas un problème facile à régler. Même si l’abstinence est l’option la plus sûre, les experts reconnaissent que de nombreuses personnes ne veulent pas ou sont incapables de s’en abstenir complètement. Le concept de la réduction des préjudices vise la réduction des risques et des conséquences d’une dépendance nuisible à l’alcool, à d’autres drogues et au jeu. Si vous soupçonnez que votre proche a un problème de consommation d’alcool ou de drogues, parlez-lui-en ouvertement. Si vous l’accusez, toutefois, il est probable qu’il niera systématiquement le problème. Vous pouvez, comme membre de la famille, négocier une consommation occasionnelle ou une entente visant une réduction de sa consommation. Encouragez votre proche à obtenir de l’aide. Les services de prévention et de traitement de la toxicomanie de la Régie régionale de la santé Capital (APTS) peuvent être joints au 424‑8866. Les services sont accessibles aux familles même si votre proche décide de ne pas obtenir de services pour lui‑même. Ils sont gratuits.
Des études estiment
• qu’au moins 50 % des personnes vivant avec une maladie mentale abusent de drogues ou d’alcool, comparativement à 15 % dans le cas de la population générale;
• que 12 à 18 % des personnes anorexiques et 30 à 70 % des personnes boulimiques souffrent également de problèmes de consommation d’alcool ou de drogues;
• que 47 % des personnes vivant avec la schizophrénie présentent des problèmes de consommation de drogues;
• que 56 % des personnes vivant avec un trouble bipolaire ont un problème de consommation d’alcool ou de drogues;
• que plus d’une personne sur trois vivant avec un trouble anxieux a également un problème de consommation d’alcool ou de drogues.
Le jeu
Même si n’importe qui peut développer des problèmes de jeu, les personnes vivant avec une maladie mentale présentent un risque supérieur de développer des problèmes si elles commencent à jouer. Les problèmes de jeu peuvent se manifester rapidement ou se développer lentement. De nombreuses personnes croient que les problèmes de jeu sont dus à un manque de volonté et de maîtrise de soi, mais ce n’est pas vrai. Les causes des problèmes de jeu peuvent être extrêmement complexes. Certaines personnes jouent parce que c’est une façon pour elles de faire face à la vie. D’autres pourraient considérer le jeu comme une source possible de revenus. Peu importe la raison ou la cause, il est important que ces personnes obtiennent de l’aide. Malheureusement, de nombreuses personnes ayant des problèmes de jeu éprouvent de l’embarras ou de la honte et ne veulent pas obtenir d’aide. Si votre proche joue et que vous vous inquiétez, parlez-lui-en d’abord. Essayez d’éviter de sauter aux conclusions. Vous pourriez souhaiter consulter le chapitre au sujet de la communication pour obtenir des conseils sur la façon de parler à votre proche. Si après vous être entretenu avec lui, vous redoutez qu’il ait un problème de jeu, vous pourriez souhaiter en parler au ou aux professionnels de la santé de votre proche. Les services de prévention et de traitement de la toxicomanie de la Régie régionale de la santé Capital (ATPS) peuvent être joints au 902-424‑8166. Les services sont accessibles aux familles même si votre proche décide de ne pas obtenir de services pour lui‑même. Ils sont gratuits. La ligne s’assistance face aux problèmes de jeu de la Nouvelle‑Écosse est également à votre disposition. Composez le 1‑888‑347‑8888.
Il peut être difficile d’établir des limites dans la majorité des relations. C’est particulièrement le cas si votre proche vit avec une maladie mentale. Imposer des limites vise l’acceptation et le respect de vos propres sentiments et la prise de vos propres besoins personnels au sérieux. Votre famille et vous avez droit à la sécurité et au confort dans votre propre foyer. Il est important de signaler que vous et votre proche devez comprendre que la violence et les comportements agressifs, qu’il s’agisse d’un symptôme de maladie mentale ou non, ne sont jamais acceptables.
Il sera plus facile pour vous et votre proche d’établir des règles de base par rapport au comportement et à la coopération avant qu’une situation surgisse. Par exemple, si vous redoutez que votre proche boive de l’alcool ou consomme des drogues pendant des activités sociales, précisez qu’il ne lui est jamais possible d’emprunter la voiture familiale dans de telles circonstances.
Il est important de prendre le temps de discuter de ces limites et attentes avec votre proche. Il est important que tous les intéressés comprennent clairement ce dont les membres de la famille ont besoin, ce qu’ils veulent et ce à quoi ils s’attendent.
Vous devriez anticiper que les limites établies pourraient être mises à l’épreuve : précisez bien clairement à votre proche que les règles établies seront appliquées au besoin. Par exemple, vous pourriez décider qu’en cas de violence physique ou de dommages à des biens, vous appellerez la police. Votre proche doit être conscient du fait que la violence n’est pas acceptable et que vous appellerez la police s’il devient violent.
Voici quelques‑unes des règles et des attentes dont vous et votre famille pourriez souhaiter discuter et au sujet desquelles vous pourriez vouloir prendre des décisions :
• La quantité d’aide financière que vous pouvez/êtes prêt à fournir.
• Si vous êtes prêt ou non à être cosignataire de documents (p. ex. un bail, un prêt ou une carte de crédit) de votre proche.
• La capacité de votre proche d’habiter dans votre foyer.
• La quantité d’aide pratique que vous pouvez fournir (repas, établissement du budget, achats d’épicerie, transports).
• Les corvées du ménage que vous vous attendez que votre proche effectuera.
• Vos exigences par rapport à l’hygiène personnelle.
• Les comportements perturbateurs, comme le refus de suivre les règles du foyer, faire jouer de la musique trop fort, négliger de se présenter aux repas de famille, engager des discussions argumentatives, etc.
• La consommation de tabac, d’alcool ou de drogues illicites dans votre foyer.
• Le jeu.
• Le respect des rendez‑vous médicaux.
• La prise des médicaments prescrits.
Déclencheurs de symptômes et rechutes
La majorité des gens vivant avec une maladie mentale peuvent définir quels événements stressants, inquiétudes ou changements dans leurs habitudes pourraient avoir mené à une rechute. Il pourrait s’agir d’un changement important dans la vie de la personne, comme le décès d’un proche, ou d’un certain nombre de petits facteurs de stress qui ont tous surgi en même temps.
Il est important de définir des stratégies qui aideront votre proche à gérer les situations « à risque élevé ». Cela peut contribuer à rendre votre proche plus confiant qu’il peut continuer à bien se porter.
Les changements des habitudes ou des horaires peuvent déclencher une rechute chez les enfants et les jeunes. Le retour à l’école à l’automne et après les grandes périodes de congé ou la période de relâche du printemps sont des moments où il faut surveiller les signes d’avertissement.
Votre proche aura ses propres déclencheurs/situations à risque élevé de rechute – ils sont uniques à chacun. Une fois que vous et votre proche avez défini les situations à risque élevé dans son cas, vous pouvez ensuite travailler ensemble à trouver des façons
• de déterminer quelles situations peuvent être évitées et des façons de les éviter;
• de gérer les situations qui ne peuvent pas être évitées;
• de prendre des mesures pour gérer hâtivement les problèmes.
Signes d’avertissement de rechute
Il existe des signes d’avertissement de rechute tout comme il existe des signes d’avertissement qu’une personne a une maladie mentale. Les recherches révèlent que les personnes vivant avec une maladie mentale vivent souvent une série particulière de changements dans leurs pensées, leurs sentiments et leurs comportements avant une rechute.
Dans nombre de cas, les membres de la famille sont les premiers à remarquer certains de ces changements. Votre proche notera par ailleurs en lui‑même des changements qui pourraient ne pas être évidents à autrui. Certains signes sont passablement courants, tandis que d’autres seront propres à votre proche. Il est important pour vous et votre proche de découvrir lesquels sont pertinents dans son cas. Reconnaître les premiers signes et se montrer proactif peuvent contribuer à prévenir ou à réduire les rechutes.
Si vous soupçonnez que votre proche pourrait se diriger vers une rechute, parlez‑lui de vos préoccupations et demandez‑lui comment vous pouvez l’aider. Vous pourriez également souhaiter faire part de vos observations à son ou ses professionnels de la santé.
Pensées/perceptions
• Difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions.
• Avoir la mémoire courte.
• Pensées qui défilent.
• Pensées ou convictions irrationnelles.
• Peur que sa personne de confiance meure ou l’abandonne.
Sentiments
• Plus tendu/angoissé.
• Déprimé/moral bas.
• Agité.
• Exalté/ « surexcité ».
• Irritable.
• Peur.
• Se sent menacé.
• Dégoûté de soi.
• Suicidaire.
• Sautes d’humeur.
Comportements
• Retrait de la famille et des amis.
• Absence d’intérêt/de motivation.
• Difficulté à dormir ou changements des habitudes de sommeil.
• Néglige son aspect extérieur.
• Consommation d’alcool ou de drogues.
• Accès de colère extrêmes.
• Préoccupation par rapport aux calories, se met au régime ou perte de poids.
• Anxiété de séparation des parents extrême.
• Changements dans les notes ou le rendement scolaire.
« Mes parents ont remarqué que j’étais retiré et que je n’étais simplement pas moi‑même. Ils ont ensuite remarqué que je m’inquiétais davantage. Je ne répondais pas au téléphone ni à la sonnette de la porte parce que j’avais peur que les personnes auxquelles je parlerais se fâchent contre moi ou veuillent me causer du mal d’une façon ou d’une autre. Je ne pouvais pas non plus écouter la télévision ou la radio parce que leur écoute pouvait déclencher des inquiétudes en moi ».
L’intervention face aux épisodes aigus
Même avec les meilleurs soins et gestion possibles, votre proche vivra probablement des reculs dans son cheminement de rétablissement. Des rechutes peuvent se produire. Une crise peut parfois surgir sans signe d’avertissement. Il faut intervenir le plus rapidement possible face aux épisodes aigus. Le but recherché est de trouver une façon d’atténuer les symptômes et de fournir un soutien à votre proche au cours de l’épisode. La sécurité et la protection constituent également des aspects à considérer.
Une façon de fournir un soutien consiste à offrir des choix à votre proche lorsque vous le pouvez. La proposition d’options à votre proche pourrait lui conférer un sentiment accru de maîtrise. Un épisode aigu peut s’avérer effrayant. Essayez de garder à l’esprit le fait que votre proche pourrait être tout aussi effrayé que vous l’êtes.
Si votre proche a besoin d’être hospitalisé, il aura probablement besoin de beaucoup de soutien. Concentrez‑vous sur les avantages qu’offre son séjour à l’hôpital – la façon dont son séjour l’aidera à réduire ses symptômes et à remettre votre proche dans la voie du rétablissement.
Une admission non sollicitée est une expérience désagréable pour toutes les personnes touchées. Il est toujours préférable que l’intéressé accepte d’aller à l’hôpital. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible. Vous devriez vous préparer à la possibilité que votre proche ait besoin d’être admis dans un hôpital contre sa volonté [la loi sur les soins psychiatriques non sollicités (Involuntary Psychiatric Treatment Act) de la Nouvelle‑Écosse stipule les règles d’une admission non sollicitée.] Le chapitre « Obtenir de l’aide » fournit plus de renseignements au sujet de la Loi.
Lorsque votre proche se sent mieux, prévoyez un moment avec lui pour discuter de l’expérience. Essayez de tirer le plus de leçons possible de l’expérience. Qu’est‑ce qui a fonctionné? Qu’est‑ce qu’on aurait pu faire différemment?
Les situations d’urgence et de crise
Même si nous espérons que les situations d’urgence et de crise ne surgiront jamais, elles se manifestent. Vous pourriez à certains moments devoir faire face à un comportement agressif, vous inquiéter au sujet de votre sécurité ou ne pas parvenir à trouver votre proche. Les situations de crise et d’urgence sont souvent déroutantes et effrayantes. Vous pouvez prendre certaines mesures pour vous préparer et réagir lorsqu’une situation de ce genre se produit.
• Comportement excentrique, irrationnel, perturbateur ou agressif. Même si nous avons déjà fourni des conseils sur la gestion d’un comportement agressif au début du présent chapitre, il vaut la peine de les répéter ici. Vous n’avez pas à tolérer un comportement violent ou agressif. La première chose à faire est d’évaluer le niveau de danger. Si vous pensez qu’il existe un risque immédiat pour votre sécurité, composez le 911. Si vous pensez que la situation peut être résolue et que votre sécurité ou celle d’autrui ne sont pas à risque, essayez de trouver pourquoi votre proche est agité. Même si ce n’est peut‑être possible, la façon la plus efficace de calmer une personne est de l’encourager à parler de ce qu’il ressent. Demandez à votre proche d’expliquer ce qui l’a irrité ou mis en colère.
• Votre proche risque de se faire du mal ou de faire du mal à quelqu’un d’autre. Appelez l’Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale au 902-429‑8167 ou au 1‑888‑429‑8167. Si vous pensez qu’il existe un risque immédiat pour votre sécurité ou si vous êtes incapable de joindre l’Équipe d’intervention d’urgence pour quelque raison que ce soit, composez le 911.
• Votre proche s’est fait du mal ou a fait du mal à quelqu’un d’autre (urgence médicale). Composez le 911. Les ambulanciers paramédicaux interviendront. Si vous mentionnez, lorsque vous décrivez votre situation, que votre proche vit avec une maladie mentale, les ambulanciers paramédicaux et les policiers interviendront.
• Votre proche disparaît. Si vous avez communiqué avec d’autres membres de la famille, des amis et des voisins et que vous n’avez pas retrouvé votre proche, composez le 902-490‑5016 pour signaler sa disparition. Ce numéro de signalement des personnes disparues est un numéro commun de la Police régionale d’Halifax et de la GRC. Vous n’avez pas besoin d’attendre 24 heures pour signaler la disparition d’un proche souffrant d’une maladie mentale. Les policiers vous consulteront et décideront de la façon de procéder. Les renseignements concernant votre proche seront insérés dans le Système d’information de la police canadienne afin que tous les services de police du Canada soient avisés.
• Votre proche n’a ni logis ni nourriture. Nourrir Nouvelle‑Écosse gère une ligne d’assistance au 902-421‑1188 ou au numéro sans frais 1‑888‑521‑1188. Le service peut fournir des renseignements sur les banques alimentaires et d’autres programmes de repas, comme Hope Cottage, Feeding Others de Dartmouth, etc. Pour avoir accès à un refuge d’urgence, appelez la Maison Margarets au 902-464‑2919. D’autres refuges et ressources d’hébergement sont accessibles dans l’annexe.
• Vous redoutez que les enfants à la charge d’une personne vivant avec une maladie mentale se trouvent en danger. Les services de protection de l’enfance du ministère des Services communautaires de la Nouvelle‑Écosse protègent les enfants de moins de 16 ans des mauvais traitements ou de la négligence en mettant tout en œuvre pour garder les familles ensemble. Composez le 902-424‑5074 ou le 1‑866‑922‑2434 (en dehors des heures de bureau).
• Quand lancer un appel à l’aide. Il est toujours préférable de prendre des précautions. Si vous vous trouvez dans une situation que vous pensez ne pas pouvoir maîtriser, demandez de l’aide. Si vous hésitez à appeler l’Équipe d’intervention d’urgence ou à composer le 911, appelez un autre membre de votre famille, un ami ou un voisin, n’importe qui pouvant aider dans la situation.
• Quand amener votre proche au service d’urgence le plus proche. Si votre proche est prêt à aller avec vous au service d’urgence local et qu’il n’existe aucun risque immédiat pour votre sécurité et celle de votre proche, il pourrait être préférable de l’y amener plutôt que d’appeler le 911. Se rendre en votre compagnie (ou en compagnie d’un autre membre de la famille) à un service d’urgence au lieu de s’y rendre en compagnie d’ambulanciers paramédicaux et de la police pourrait beaucoup moins inquiéter votre proche.
• Lorsque vous composez le 911. On vous demandera de décrire votre situation. Le répartiteur (personne qui répond à votre appel) enverra la police et les ambulanciers paramédicaux à l’endroit où vous vous trouvez. Le répartiteur pourrait également communiquer avec l’Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale pour qu’elle intervienne elle aussi. Votre proche pourrait être emmené de votre foyer/l’endroit où vous vous trouvez et être conduit au service d’urgence le plus proche.
• Lorsque vous appelez l’Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale. Un membre de l’équipe pouvant vous aider à gérer la crise répondra immédiatement à votre appel ou vous rappellera dans les 30 minutes. Il vous demandera de décrire votre situation. Il vous demandera de parler à votre proche pour intervenir et essayer le résoudre la crise. Si la situation s’empire et que la police ou les ambulanciers paramédicaux sont nécessaires, le membre de l’Équipe mobile d’intervention d’urgence vous mettra en contact avec le 911.
• Ce à quoi vous et votre proche devriez vous attendre au service d’urgence. Peu importe que votre proche se rende en votre compagnie ou en compagnie des ambulanciers paramédicaux et de la police à votre service d’urgence local, vous pouvez vous attendre à certaines choses :
• Lorsque votre proche arrivera au service d’urgence, il fera l’objet d’un « triage », ce qui signifie que le personnel déterminera à quel point il est urgent qu’il soit vu par une infirmière ou un médecin urgentiste. Si votre proche ne se rend pas au service d’urgence en raison d’une urgence médicale, il est probable qu’il devra attendre un certain nombre d’heures avant d’être vu par une infirmière, un médecin urgentiste ou un clinicien en santé mentale. Les urgences médicales jouissent de la priorité au sein des services d’urgence.
• Le plus souvent, votre proche sera vu par une infirmière ou un médecin urgentiste avant d’être vu par un clinicien en santé mentale.
• Lorsque votre proche est vu par une infirmière, un médecin urgentiste ou un clinicien en santé mentale, l’intervenant déterminera s’il doit être évalué par un psychiatre.
• Si on fait appel à un psychiatre, vous devrez attendre pendant une autre période d’attente.
• Le service d’urgence peut diriger votre proche vers un certain nombre de services de santé mentale, dont les services d’hospitalisation, Santé mentale communautaire ou un suivi de l’Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale. Il est également possible qu’une infirmière, un médecin urgentiste ou un clinicien en santé mentale détermine que votre proche n’a pas besoin de soins psychiatriques d’urgence.
• Chaque service d’urgence fonctionne de façon légèrement différente pour un certain nombre de raisons, dont ses heures d’ouverture, le personnel, l’emplacement, etc. Les attentes formulées ci‑dessus ne constituent qu’un guide à votre intention et à l’intention de votre proche.
Si votre proche se rend de son propre gré à un service d’urgence sans être accompagné par la police au titre de la loi sur les soins psychiatriques non sollicités (Involuntary Psychiatric Treatment Act), il pourra quitter le service d’urgence à n’importe quel moment. Il n’est pas obligé d’y demeurer. Le personnel du service d’urgence n’est pas obligé d’essayer de l’empêcher de partir.
Dans de nombreuses situations, la police pourra vous diriger vers un service dont vous ou votre proche pourriez avoir besoin.
Préparation de l’information pour les situations d’urgence et de crise
Un accès rapide et facile à l’information aide dans les situations d’urgence. Consignez par écrit les noms et les numéros des amis, des parents, des voisins et des membres du clergé pouvant fournir un soutien dans une situation d’urgence ou de crise. Vous pourriez également noter les noms et numéros de téléphone des professionnels de la santé de votre proche, de es amis, de ses connaissances et de son ou ses employeurs. Conservez les renseignements ensemble dans un même endroit et assurez‑vous que tous les membres de la famille savent où ils se trouvent.
Numéros de téléphone d’urgence/de crise
Urgence (police, ambulanciers paramédicaux, service d’incendie)…………………………….911
Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale ……..902-429‑8167 ou 1‑888‑429‑8167
Professionnel de la santé 1…………………………………………………………….902-555-5555
Professionnel de la santé 2…………………………………………………………….902-555-4444
Prêtre (Bob James)…………………………………………………………………….902-555-6633
Meilleur ami……………………………………………………………………………902-555‑2222
Partenaire………………………………………………………………………………902-555‑3355
Employeur………………………………………………………………………………902-555-8899
Ligne de signalement des personnes disparues de la Police régionale d’Halifax…….902-490‑5016
Planifiez. Préparez, en compagnie des membres de votre famille, un plan pour les situations d’urgence et de crise. Si vous avez par exemple de jeunes enfants, prenez des arrangements pour que quelqu’un en assure la garde en cas d’urgence ou de crise. Attribuez à chaque membre de la famille des responsabilités pour les éventuelles situations d’urgence ou de crise.
Apprenez. Chaque crise représente une possibilité d’apprentissage – apprenez ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans votre cas et dans le cas de votre proche. Vous pourriez constater qu’il est avantageux de consigner par écrit ce qui a déclenché la crise, la façon dont vous et votre proche avez réagi et ce que vous pourriez faire différemment, le cas échéant, la prochaine fois. Y a‑t‑il des numéros de contact que vous auriez souhaité avoir? Avez‑vous posé les questions que vous vouliez? Y a‑t‑il quoi que ce soit ou quiconque qui s’est avéré particulièrement utile?
Si vous vivez une excellente expérience avec certaines personnes dans le cadre d’une situation d’urgence ou de crise, vous pourriez souhaiter faire part de leur bienveillance. Mentionnez‑leur à quel point vous avez apprécié leur aide.
Sécurité
Si votre proche vit une crise et
• qu’il s’est automutilé ou a blessé quelqu’un d’autre, composez le 911;
• que vous pensez qu’il existe un risque immédiat pour votre sécurité, composez le 911
• qu’il risque de se faire du mal ou de faire du mal à d’autres, mais que vous pensez que la situation peut être gérée, appelez l’Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale au 902-429‑8167.
Si votre proche vient en contact avec la loi
Si votre proche a été arrêté, vous pouvez communiquer avec votre service local de police (GRC ou Police régionale d’Halifax) pour découvrir où il a été amené. Si vous pensez qu’on ne répond pas adéquatement à vos questions et à vos préoccupations, vous pouvez vous adresser au sergent en devoir durant chaque quart de travail. Après une arrestation, on accorde à chaque personne arrêtée la possibilité de communiquer avec un avocat dans les heures suivant son arrestation. Si votre proche a décidé de le faire, un avocat du service d’aide juridique ou un avocat privé communiquera avec votre proche et assurera un suivi de la cause. Vous pouvez communiquer avec le bureau du procureur de la Couronne pour obtenir des détails au sujet du processus judiciaire. Si vous croyez que votre proche a été arrêté en raison de gestes liés à sa maladie, prenez soin de parler à son avocat ou au procureur. Dans certains cas, des arrangements seront pris en vue d’une évaluation psychiatrique, dans le cadre d’une hospitalisation ou d’une consultation externe, à l’East Coast Forensic Hospital.
Si votre proche est inculpé d’une infraction criminelle, il devra se présenter en vue d’une « mise en détention ». On prendra les empreintes digitales et une photographie de votre proche. Le processus pourrait nécessiter plusieurs heures et votre proche pourrait souhaiter que vous ou quelqu’un d’autre l’accompagniez. Gardez à l’esprit le fait qu’aucune considération spéciale ni exception n’est, en majeure partie, accordée aux personnes vivant avec une maladie mentale. Votre proche sera traité de la même façon que les autres tout au long des processus d’arrestation et de mise en détention, jusqu’à ce que son avocat se présente devant un juge pour demander une évaluation psychiatrique (au besoin).
Sources d’aide :
Le site Web du bureau du procureur de la Couronne présente un excellent aperçu du fonctionnement de la procédure judiciaire.
Hospitalisation et planification des congés
Chaque fois qu’une personne est admise dans un hôpital, le personnel hospitalier collaborera avec la personne et sa famille pour mettre en place un plan assurant la poursuite de son rétablissement. La planification du congé (dispositions prises pour les soins et les services assurés après le départ de la personne de l’hôpital) devrait débuter le plus hâtivement possible après l’admission de votre proche à l’hôpital. Si vous êtes préoccupé par le fait que les objectifs de rétablissement de votre proche n’ont pas été définis avec lui et que la planification du congé n’a pas débuté, prenez soin de parler au ou aux professionnels de la santé ayant œuvré auprès de votre proche pendant qu’il se trouvait à l’hôpital. Ayez cet entretien hâtivement, soit la première semaine de l’admission dans la mesure du possible.
Un plan de congé efficace décrira les services dont aura besoin votre proche après son départ de l’hôpital. Si vous dispensez des soins continus à votre proche, il est important que vous soyez inclus dans cette planification.
Les médicaments peuvent jouer, et jouent souvent, un rôle important dans la gestion d’une maladie mentale. Certains médicaments éliminent ou réduisent les symptômes de maladie mentale. D’autres aident à atténuer les effets secondaires problématiques. L’expérience de chacun avec les médicaments est différente. Découvrir le médicament qui fonctionne dans le cas de votre proche pourrait être un processus d’essais et d’erreurs. Il peut falloir plusieurs mois pour que le médicament fasse pleinement effet, selon le type de médicament.
Questions que vous ou votre proche pouvez poser au sujet des médicaments :
• Que fait le médicament?
• Combien de temps faut‑il pour qu’il agisse?
• Quels sont les effets secondaires possibles?
• De quelle façon surveille‑t‑on le médicament?
• Des analyses de sang sont‑elles nécessaires?
• Comment peut‑on réduire les effets secondaires?
• Y a‑t‑il des aliments que je dois éviter ou que je devrais consommer?
• Que dois‑je faire si je manque une dose?
• Quels symptômes indiquent que le médicament doit être changé?
• Combien de temps devrai‑je prendre le médicament?
• Où puis‑je obtenir plus de renseignements?
• Vous pouvez aider votre proche avec ses médicaments en
• apprenant tout ce que vous pouvez au sujet des médicaments prescrits à l’intention de votre proche. N’hésitez pas à poser des questions au ou aux professionnels de la santé de votre proche ou à un pharmacien si vous ou votre proche avez des préoccupations;
• rappelant à votre proche de prendre ses médicaments ou en l’aidant à adopter un horaire. Un outil simple comme une boîte à pilules hebdomadaire pourrait s’avérer utile. Les alarmes de cellulaire peuvent servir de rappels. L’insertion des médicaments dans des plaquettes alvéolaires pourrait également aider; la majorité des pharmacies peuvent le faire;
• alertant le ou les professionnels de la santé de votre proche s’il semble avoir cessé de prendre ses médicaments, s’il en prend plus ou moins que la quantité prescrite ou s’il ne prend pas ses médicaments selon l’ordonnance;
• parlant au ou aux professionnels de la santé mentale de votre proche au sujet de son utilisation des médicaments et des effets secondaires qu’il semble avoir.
Mise en garde : Si votre proche prend des médicaments pour une maladie mentale, il est recommandé qu’il parle à son médecin de famille ou au psychiatre avant de modifier la posologie ou de cesser de prendre le médicament. Un arrêt soudain peut avoir des effets secondaires sérieux.
Les enfants et les jeunes vivant avec une maladie mentale qui demeurent à l’école ont une vie physique, sociale et affective plus saine. Pour beaucoup, toutefois, fréquenter l’école et demeurer à l’école constituent les principaux défis qu’ils doivent relever. Les écoles et les autres enfants qui les fréquentent peuvent poser des difficultés extrêmes à un élève vivant avec une maladie mentale.
De nombreuses maladies mentales présentent des cycles naturels. La capacité de l’enfant de fonctionner peut en conséquence varier infiniment à différents moments de la journée, de la saison et de l’année scolaire, ce qui rend les choses encore plus difficiles. Les élèves vivant avec une maladie mentale peuvent très bien fonctionner pendant des mois ou des années, puis soudainement se heurter à des difficultés. Les familles peuvent faire beaucoup pour s’assurer que leur enfant reçoit un soutien à l’école et que l’expérience est positive et productive.
En Nouvelle‑Écosse, les conseils scolaires de toutes les régions de la province sont en train d’apporter des changements qui soutiendront mieux les enfants et les jeunes vivant avec une maladie mentale et ceux qui sont vulnérables. Ces changements font suite à une enquête provinciale récente, celle de la Commission d’enquête Nunn. La Commission a formulé 34 recommandations sur la façon dont le système scolaire et les autres services publics peuvent mieux soutenir les enfants et les jeunes. Les écoles se concentrent en conséquence davantage sur le maintien des enfants et des jeunes à l’école, sur l’amélioration de l’assiduité quotidienne et sur l’éducation des enseignants au sujet de la façon d’aider les élèves vivant avec une maladie mentale. Pour plus de renseignements au sujet de la Commission d’enquête Nunn, consultez le http://www.gov.ns.ca/just/nunn_commission.asp.
Problèmes que les enfants et les jeunes vivant avec une maladie mentale pourraient éprouver à l’école
• Peur d’aborder les enseignants ou le directeur de l’école
• Difficulté à se concentrer
• Difficulté à maintenir leur énergie toute la journée
• Difficulté à amorcer des contacts interpersonnels
• Difficulté à gérer leur temps et les échéances
• Capacité limitée de tolérer le bruit et les groupes nombreux
• Réaction extrême aux commentaires négatifs
Évaluez les points forts et incorporez‑les chaque fois que c’est possible
Il est indubitable que les parents des enfants vivant avec une maladie mentale doivent faire face à des difficultés uniques. Les enseignants peuvent devoir faire face aux mêmes difficultés, en particulier en ce qui a trait aux comportements perturbateurs. Les comportements « négatifs » peuvent parfois éclipser les comportements positifs ou les forces d’un enfant. Chaque enfant a ses points forts. Vous rappeler les points forts de votre enfant vous aidera, vous et votre enfant. Voici des exemples de points forts :
• Beaucoup d’énergie.
• Volonté d’essayer des choses.
• Capacité de bien s’entendre avec les adultes.
• Apprenant intelligent/rapide.
• Bon sens de l’humour.
• Excellent pour s’occuper de plus jeunes enfants.
• Spontané.
• Voit des détails que d’autres manquent.
• Se soucie beaucoup de la famille.
• Peut imaginer des façons différentes ou nouvelles de faire des choses.
• Aime aider les autres.
• Imaginatif, créatif.
Le soutien de votre enfant à l’école
Vous pouvez jouer un rôle crucial dans la planification de l’éducation de votre enfant. Vous devez pour ce faire travailler de près avec les enseignants de votre enfant, le directeur de son école et les autres administrateurs. Vous devez également vous tenir informé et au courant des programmes de l’école et du conseil scolaire pour les élèves ayant des besoins spéciaux. Devenez un partenaire des professionnels participant à l’éducation de votre enfant. Même s’ils peuvent être des experts en matière d’apprentissage, vous êtes l’expert en ce qui a trait à votre enfant.
Il est essentiel de bien communiquer avec l’école de votre enfant pour assurer le succès de l’éducation de votre enfant. Le maintien de la communication peut beaucoup aider à une résolution hâtive des problèmes. L’enseignant de votre enfant devrait constituer votre premier point de contact avec l’école.
Lorsque les parents participent en tant que partenaires à l’éducation de leur enfant, des changements positifs et essentiels peuvent survenir, par exemple :
• Les parents sont moins susceptibles de rejeter le programme d’éducation ou de ne pas y faire confiance en raison de renseignements inadéquats.
• Les parents apprennent quels sont les capacités d’apprentissage de leur enfant et les aspects par rapport auxquels ils ont besoin d’aide.
• Les enseignants et les autres intervenants tirent des enseignements importants de l’expérience et des connaissances de longue date des parents.
• Une atmosphère de coopération réduit la possibilité que les enseignants et les parents gaspillent de précieuses quantités de temps et d’énergie en confrontations.
• Les parents et les enseignants peuvent réaliser ensemble la véritable tâche de trouver les meilleures façons possible d’aider les enfants à apprendre et à s’épanouir.
Questions dont vous pourriez souhaiter discuter avec les enseignants de votre enfant
• Comment pouvons‑nous rester en contact pour que je puisse soutenir le travail que vous effectuez en classe? Quelle est la meilleure façon de vous joindre?
• Y a‑t‑il des conseillers ou des aides‑éducateurs qui pourraient fournir du temps supplémentaire et que nous pourrions consulter au sujet de la planification du programme de mon enfant si nous en avions besoin?
• De quelle façon, par exemple, puis‑je aider mon enfant à domicile? De quelle façon puis‑je renforcer les compétences que mon enfant acquiert et utilise en classe?
• Y a‑t‑il des choses que je peux ou que nous pouvons faire pour vous aider?
Questions dont vous pourriez souhaiter discuter avec votre enfant au sujet de son expérience à l’école
• Qui t’aide à l’école? Quel genre de choses y fait‑on et te dit‑on pour t’aider à apprendre?
• Quand j’effectue une visite dans ta classe, quel genre de choses veux‑tu que je remarque?
• Quel genre de choses que nous faisons à la maison t’aident à apprendre des choses à l’école?
Pour plus de renseignements sur les services en matière de santé mentale et les mécanismes de soutien pour jeunes et enfants, consultez le http://www.isk.nshealth.ca.