COMPRENDRE LA MALADIE MENTALE
En apprendre davantage au sujet de la maladie mentale peut vous aider à en parler ouvertement et de façon franche ainsi qu’à mieux soutenir votre proche. La présente section fournit des renseignements de base sur la maladie mentale et répond à certaines des questions que vous pourriez avoir. Elle fait également état d’autres sources d’information utiles où vous pourriez trouver des renseignements plus détaillés.
«Le savoir est un pouvoir et être sans pouvoir, C’est être une victime. Personne ne souhaite cela.»
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Quelques termes
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Quelques mots au sujet des stigmates
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Façon d’affecter une personne
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Signes d’avertissement communs
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Les causes
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Que faire si vous avez des inquiétudes?
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Ressources & Renseignements
Simplement pour nous assurer que nous comprenons tous bien ce dont traite le guide…
La santé mentale (ou le mieux‑être) est un équilibre de la santé mentale, physique, affective, sociale et spirituelle. Les relations bienveillantes, un chez-soi, un milieu compatissant et le travail ou le loisir contribuent tous à la santé mentale. Personne n’a une vie parfaite; la santé mentale est également l’art de gérer les hauts et les bas de la vie.
Une maladie mentale englobe toute une série de problèmes particuliers causant des perturbations sérieuses des pensées, des sentiments et des perceptions qui sont suffisamment graves pour affecter la vie quotidienne. On distingue différents types de maladies mentales; chacun comporte ses schèmes particuliers de symptômes. La schizophrénie, la dépression, le trouble bipolaire et l’angoisse sont des types courants de maladies mentales.
Les symptômes de la maladie mentale se manifestent souvent par cycles. Un épisode peut durer de quelques semaines à plusieurs mois et présenter des périodes où aucun symptôme n’est évident. Dans le cas des enfants, les changements pourraient être encore plus fréquents. Le degré de gravité des symptômes peut aussi varier selon les gens. La maladie mentale, spécialement si elle n’est pas traitée, affectera la qualité de vie des proches. Elle touchera en plus toutes les personnes entourant le sujet.
L’annexe fournit des définitions et des explications plus détaillées de maladies mentales courantes.
Le rétablissement est à la fois un processus et un but – il suppose que la personne apprendra à gérer fructueusement la maladie mentale, à maîtriser ses symptômes et à jouir d’une certaine qualité de vie. Il consiste à surmonter l’incidence négative de la maladie mentale malgré sa présence constante. Certains décrivent le rétablissement comme un mode de vie permettant à la personne de tirer le maximum de la vie. C’est continuer à vivre en dépit d’une maladie mentale. On peut le qualifier de cheminement plutôt que de phase limitée dans le temps.
Un proche ou un membre de la famille vivant avec une maladie mentale désigne une personne que vous aimez et soutenez. Il peut s’agir d’un membre de la famille au sens traditionnel – conjoint, mère, père, sœur, frère, grand‑mère, tante, oncle, cousin – ou d’un ami.
Les proches, les membres de la famille et les dispensateurs de soins peuvent être des parents, des amis ou des dispensateurs de soins. Nous reconnaissons que les amis et les dispensateurs de soins peuvent jouer un rôle tout aussi déterminant que les membres de la famille pour soutenir une personne vivant avec une maladie mentale. Dans le présent guide, les références aux membres de la famille incluent les amis et les dispensateurs de soins.
Le terme professionnel de la santé désigne une diététiste, un médecin de famille, un ergothérapeute, un naturopathe, une infirmière, un psychiatre, un psychologue, un récréothérapeute, un travailleur social ou un intervenant spirituel – n’importe quel professionnel de la santé qui peut faire partie de l’équipe de dispensateurs de soins de votre proche. La liste fournie est loin d’être complète, mais elle fait état de certains des professionnels de la santé les plus courants.
Le plan de soin décrit les objectifs de rétablissement d’une personne et les mécanismes de soutien qui aideront votre proche dans son rétablissement, p. ex. des médicaments, la participation à des séances de groupe, les professionnels de la santé, le counselling en matière d’emploi.
Le plan de mieux‑être est un document rédigé par une personne vivant avec une maladie mentale qui décrit ce qui la maintient en bonne forme et quels sont les signes d’avertissement d’une rechute de sa part. Le document fait également état des principales personnes‑ressources dans sa vie et précise ses directives personnelles ou son testament biologique, le cas échéant.
Les directives personnelles correspondent aux décisions prises au sujet de vos soins de santé et traitements futurs si vous deveniez incapable de prendre vous‑même des décisions. Elles consistent généralement à faire part à votre famille ou à vos proches de vos souhaits. Elles peuvent également inclure un entretien avec votre médecin de famille, votre avocat et d’autres personnes vous dispensant des soins de santé.
L’équipe de soins comprend toutes les personnes qui soutiennent votre proche dans son rétablissement : les professionnels de la santé, les praticiens de médecine douce, un Aîné, le patron, un prêtre, un enseignant.
Le gestionnaire de cas aide les personnes vivant avec une maladie mentale à réaliser leurs objectifs de rétablissement du point de vue du logement, des études, etc. La gestion de cas est définie de façons différentes par les divers organismes.
Un plan d’intervention en cas de crise familiale fournit des instructions simples aux membres de la famille sur les mesures à prendre en cas de crise ou d’urgence. Il fait également mention des noms et des numéros de téléphone des personnes avec qui communiquer en cas de crise ou d’urgence.
Quelques mots au sujet des stigmates
Le terme stigmates désigne les attitudes négatives (préjudice) et les comportements négatifs (discrimination) à l’endroit des personnes vivant avec une maladie mentale. Nous croyons, à l’instar d’autres, que le principal obstacle à l’amélioration de la santé mentale est les stigmates entourant la maladie mentale. Votre proche pourrait essayer de dissimuler une maladie mentale et ne pas obtenir d’aide parce qu’il a peur de la façon dont il sera traité par sa famille, ses amis et son milieu. Il arrive souvent, même si votre proche est honnête au sujet de sa maladie mentale et qu’il obtient de l’aide, qu’il ressente de la honte et ait une faible estime de soi.
Les stigmates ne sont pas réservés aux personnes vivant avec une maladie mentale. Ils affectent également les membres de la famille et les amis. Ces derniers luttent parfois avec la réalité de la maladie mentale et pourraient éprouver des sentiments d’embarras et de regret, ne pas savoir exactement quoi dire, s’ils peuvent dire quoi que ce soit, aux autres. L’embarras pourrait également empêcher les gens de soutenir leur proche vivant avec une maladie mentale.
Rappelez-vous que vous et votre proche n’êtes pas seuls. La maladie mentale touche une personne sur cinq au Canada. Plus nous en apprenons individuellement et collectivement, plus nous ouvrons nos cœurs et nos esprits à ces connaissances, moins nous souffrirons de stigmates. Il pourrait être avantageux pour vous et votre proche de faire part de vos expériences à des gens qui ont « déjà vécu cela » (touchés par la maladie mentale). Le chapitre « Obtenir de l’aide » fournit des renseignements sur l’entraide.
Le chapitre « Vous et votre famille » fournit plus de renseignements sur les stigmates et leurs effets.
J’ai attendu tellement longtemps avant d’obtenir de l’aide – j’étais terrifié de ce que mes amis, ma famille et mon patron penseraient.
J’entends ce que disent les gens… je ne voulais pas que de tels commentaires portent sur moi. J’ai eu une crise qui aurait pu être évitée.
Façons dont une maladie mentale peut affecter une personne
Une maladie mentale peut affecter une personne de maintes façons, mais voici quelques symptômes généraux que vous pouvez anticiper.
Comportement
Une maladie mentale peut donner lieu à des comportements pouvant sembler relativement bizarres et déroutants, p. ex. un homme souffrira d’angoisse prononcée quand son épouse quitte la maison; une jeune fille se lavera les mains 50 fois après avoir touché un objet; une jeune femme n’aura pas d’énergie pour sortir du lit durant plusieurs jours consécutifs.
Réflexion
L’esprit de votre proche pourrait fonctionner à fond de train ou au ralenti; ses pensées pourraient être désorganisées, bouleversantes, illogiques ou irrationnelles. Vous pourriez observer le fait lorsque votre proche s’entretient avec d’autres. La difficulté de suivre les conversations, les énoncés qui ne font pas de sens et les problèmes de mémoire pourraient constituer des signes de maladie mentale.
Humeur
Chacun peut avoir ses mouvements d’humeur, par exemple avoir le moral bas, être angoissé ou enthousiasmé, et avoir des sautes d’humeur. Dans le cas d’une maladie mentale, toutefois, les changements d’humeur et les humeurs intenses causent souvent une détresse marquée au fil du temps et réduisent la capacité d’une personne de fonctionner quotidiennement.
Perception
Votre proche pourrait percevoir le monde au moyen de ses sens (vision, odorat, goût, touché, ouïe) de façons inhabituelles ou étranges, p. ex. entendre des voix ou avoir une sensibilité exagérée au son.
Retrait social
Dans le cas de certaines maladies mentales, les gens commencent à s’éloigner de leur famille et de leurs amis. Ils laissent tomber les activités sociales et ils augmentent la quantité de temps qu’ils passent seuls.
Signes d’avertissement communs
Même si chaque maladie mentale présente ses propres schèmes ou symptômes et que chaque personne est unique, il existe des signes d’avertissement communs. Ces signes peuvent signaler que votre proche souffre d’une maladie mentale s’ils persistent ou s’empirent. Vous êtes la personne qui connaît le mieux le membre de votre famille; la liste fournie n’est pas complète et vous pourriez noter d’autres signes. Fiez-vous à vos instincts.
Lorsque vous essayez de déterminer s’il vous semble s’agir d’un problème sérieux, il pourrait s’avérer utile d’inscrire sur papier certains signes d’avertissement que vous avez remarqués – en particulier les changements survenant dans les types normaux de comportements.
Chez les jeunes enfants
• Anxiété de séparation prononcée
• Baisse marquée du rendement scolaire
• Agressivité fréquente, passage à l’acte ou accès de colère
• Inquiétude ou anxiété excessive
• Hyperactivité
• Problèmes d’insomnie ou cauchemars persistants
• Désobéissance ou agressivité persistante
• Retrait d’activités, éloignement de la famille ou des amis
• Refus d’aller à l’école
Chez les enfants et les adolescents plus âgés
• Consommation d’alcool ou de drogues excessive ou malsaine
• Incapacité de faire face aux problèmes et aux activités quotidiennes
• Changements des habitudes de sommeil ou d’alimentation
• Passage à l’acte, rébellion ou opposition à l’autorité
• Peur intense d’un gain de poids
• Humeur déprimée prolongée souvent accompagnée d’un manque d’appétit ou de pensées suicidaires
• Fréquents accès de colère
• Évocation du suicide ou pensées suicidaires
• Refus d’aller à l’école
• Perte ou gain de poids imprévu et notable
Chez les adultes
• Baisse du rendement au travail ou à l’école, ou faible assiduité
• Dépression prolongée (extrême tristesse ou irritabilité)
• Sentiments marqués de hauts et de bas extrêmes
• Excès d’énergie
• Égocentrisme
• Inquiétudes et anxiété excessives
• Retrait social
• Perte d’intérêt à l’égard de l’hygiène personnelle
• Changements marqués des habitudes d’alimentation ou de sommeil
• Idées délirantes (convictions fermes n’ayant aucun fondement dans la réalité)
• Hallucinations (entendre, voir, sentir ou ressentir quelque chose qui n’est pas réel)
• Incapacité croissante de faire face aux problèmes et aux activités de chaque jour
• Pensées suicidaires
• Déni de problèmes graves
• Nombreux malaises physiques inexpliqués
• Consommation excessive ou malsaine de drogues ou d’alcool
• Préoccupation excessive au sujet des germes, du temps ou de l’alimentation
Quelles sont les causes d’une maladie mentale?
Il n’existe pas de réponse simple parce qu’aucun facteur particulier ne cause une maladie mentale. Les maladies mentales sont des maladies complexes, c’est à dire qu’elles sont composées d’une combinaison de différents facteurs. Les chercheurs croient que dans la majorité des cas de maladie mentale, l’hérédité et les facteurs environnementaux jouent tous deux un rôle. Par exemple, si une personne présente un risque accru de maladie mentale en raison de facteur génétique (par exemple la présence de maladie mentale au sein de la famille), elle pourrait seulement développer une maladie si une certaine combinaison de situations stressantes surgissait (facteurs environnementaux). Les facteurs environnementaux peuvent correspondre à n’importe quelle situation causant un stress marqué et ils peuvent se manifester à n’importe quel moment de la vie, p. ex. décès d’un proche, abus, consommation de drogues illicites, perte de revenu.
Que faire si vous avez des inquiétudes?
Si vous redoutez qu’un membre de votre famille ait une maladie mentale, vous devez lui parler de vos observations. Cela pourrait ne pas être facile, mais il serait avantageux que vous fassiez mention d’observations précises. Il est important d’être honnête et ouvert lorsque vous vous entretenez avec votre proche.
• Si ce dernier semble présenter un danger pour lui-même ou d’autres et que vous avez immédiatement besoin d’aide, composez le 911.
• Si votre proche est en détresse ou vit une crise, mais qu’il ne semble pas présenter un danger pour lui-même ou d’autres, appelez l’Équipe mobile d’intervention d’urgence en santé mentale au 902-429 8167 ou au 1 888 429 8167.
• Mentionnez à votre proche que vous avez noté des changements dans ses sentiments et ses comportements, et que vous comprenez qu’il éprouve des difficultés.
• Écoutez ce que votre proche a à dire et essayez de résoudre le problème ensemble. Vous pourriez souhaiter mettre l’intéressé en rapport avec d’autres membres de la famille, votre église, des groupes communautaires ou d’autres pour qu’il obtienne de l’aide.
• Encouragez votre proche à parler à son médecin de famille ou à un professionnel de la santé mentale. Offrez-lui de l’accompagner à un rendez-vous.
• Si votre proche ne croit pas avoir de problème ou qu’il refuse de faire appel à de l’aide, encouragez le à parler à quelqu’un en qui il a confiance. Le chapitre « Obtenir de l’aide » fournit plus de renseignements sur les gestes à poser si votre proche refuse de l’aide.
• Laissez à votre proche la possibilité de continuer à maîtriser les choses en lui proposant des façons dont vous pouvez fournir de l’aide.
• Proposez à votre proche de l’aider à trouver où il peut obtenir de l’aide.
• Rassurez votre proche en lui mentionnant qu’il est correct d’obtenir de l’aide, même s’il pense qu’il peut lui même faire face à la situation.
• Demeurez positif au sujet de l’avenir et rassurez le en lui mentionnant que les choses s’amélioreront.
• Si votre proche est un enfant ou un jeune, parlez à son conseiller scolaire.
Le prochain chapitre, « Obtenir de l’aide », fournit plus de renseignements sur ce que vous devez faire si vous avez des inquiétudes et sur la façon d’obtenir de l’aide.
Ressources utiles – Renseignements généraux
L’Agence de la santé publique du Canada est elle aussi une source fiable d’information.
Grâce à Internet, nous disposons désormais d’une quantité incroyable d’information sur la santé qui est facilement accessible. De nombreux sites Web sont fiables. Certains fournissent toutefois de l’information périmée ou incorrecte. Il est souvent avisé de contre vérifier les renseignements obtenus des sites Web auprès d’autres sources comme un médecin de famille, un autre professionnel de la santé ou la section locale de l’Association canadienne pour la santé mentale.
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