Originaire du Québec, Dre Mélanie Fredette pratique en tant que dentiste en Nouvelle-Écosse depuis plusieurs années. C’est avant de devenir dentiste, en travaillant pour l’entreprise de son père, qu’elle dit avoir appris à bâtir de bonnes relations avec ses patients. C’est aussi sa partenaire de laboratoire qui lui a premièrement donné le goût de faire carrière en dentisterie lors de ses études en biologie à l’Université Dalhousie. Par la suite, elle a suivi le programme de médecine dentaire en français à l’Université Laval, à Québec. Elle constate que le fait d’avoir étudié en français et en anglais lui permet de passer facilement d’une langue à l’autre dans son travail. Dans sa pratique à la clinique Santé Dental à Halifax, elle parle maintenant en français tous les jours avec ses patients francophones. C’est toujours pour elle un plaisir d’interagir avec les gens et aussi de pouvoir accomplir un travail de précision avec ses mains.
Dans quelle région de la Nouvelle-Écosse habitez-vous et où est-ce que vous avez grandi?
J’habite à Halifax, en Nouvelle-Écosse, et j’ai grandi à Sorel, au Québec. C’est une petite ville, située au nord-est de Montréal. C’est à environ une heure en voiture de Montréal.
Décrivez-nous une journée de travail typique.
Je commence vers 7h30 du matin, je me dois de vérifier les dossiers qui sont à l’ordre du jour. Je rencontre aussi mon assistante et ma réceptionniste et nous discutons des travaux à faire, des services et des questions que pourraient se poser mes patients. On essaie de planifier la journée pour s’assurer que tout se déroule bien. Nous accueillons les patients à 8h jusqu’à 15h et certains jours jusqu’à 18 h. Dans une journée, je peux pratiquer une extraction, un traitement de canal, un nettoyage dentaire, des plombages, une couronne et des restaurations cosmétiques. C’est vraiment intéressant, parce que ma profession en dentisterie me demande des tâches très diversifiées. La journée se termine toujours en regardant ce qui va se passer la journée suivante, ainsi on peut prévoir ce que nous aurons besoin pour le lendemain. Après le départ de mon dernier patient, je finis la journée dans mon bureau à terminer mes devoirs administratifs (la correction des dossiers, les lettres pour les spécialistes, etc.).
Pourquoi avez-vous choisi une carrière en soins de santé?
Quand je faisais mes études en biologie, j’avais une partenaire de laboratoire qui voulait être dentiste et je lui ai demandé « pourquoi tu veux être dentiste? » et toutes les raisons qu’elle m’a données m’ont fait réfléchir. J’affectionne particulièrement travailler avec les gens et les connaître. J’adore travailler avec mes mains et j’aime beaucoup les petits détails. Il y a aussi le fait qu’à la fin de ma journée j’ai un sentiment d’accomplissement d’avoir fait un bon travail et la reconnaissance de mes patients me donne beaucoup en retour.
Où avez-vous fait vos études et comment cela a influencé votre carrière?
Je suis venue ici étudier la biologie à Dalhousie et j’ai par la suite déposé une demande d’admission au programme de médecine dentaire à l’Université Laval, à Québec. Mes parents étaient très heureux que je revienne près de chez eux et c’était aussi justifié car l’université du Québec est une très bonne école dentaire : donc je suis retournée au Québec pour les quatre ans d’études. Ça m’a donné une plus grande flexibilité, parce que j’étudiais en anglais à Dalhousie et je retournais étudier en français. Maintenant, j’ai environ vingt pour cent de mes patients qui sont francophones, donc je pense que ça m’a aidé à passer facilement d’une langue à l’autre dans la profession.
Où avez-vous travaillé avant votre poste actuel?
L’emploi le plus important avant la médecine dentaire, c’est lorsque j’étais jeune étudiante, pendant l’été, j’allais travailler pour mon père. Il avait sa compagnie de construction. J’ai eu à conduire des camions à six roues, monter l’échafaudage, mélanger le ciment, scier du bois et des briques, etc. À la fin de la journée, on faisait toujours le tour des clients pour préparer les estimés des prochains travaux et collecter l’argent. J’ai beaucoup appris de mon père, parce qu’il écoutait vraiment bien ses clients. C’est l’emploi qui m’a préparée à travailler fort pour réussir dans mes études et mon travail.
Mon premier emploi comme dentiste était pour une clinique communautaire au Maine où je servais la population démunie. On avait une clinique dans la ville de Bangor qui était notre base de travail et un autobus dentaire qui s’appelait « Miles for Smiles » pour servir les enfants dans les régions éloignées. J’ai adoré mon expérience. Un an plus tard je suis allée retrouver mon mari qui travaillait alors au Minnesota. J’ai travaill dans une clinique privée dans la ville de Minneapolis. J’avais 5 collègues dentistes et 3 collègues spécialistes avec qui je pouvais partager ma journée et coordonner les services de nos patients. C’est là que j’ai appris le plus et grandit comme dentiste.
Cela fait maintenant quatre années que je suis à Halifax avec ma famille et c’est une nouvelle aventure. Je suis très heureuse de finalement avoir ma propre clinique avec Dr. Mariette Chiasson et je suis fière des services qu’on donne à nos patients.
Quel rôle joue la langue française dans votre vie?
Le français joue un rôle au quotidien au travail et à la maison. Au travail et à l’école de mes enfants, j’ai le plaisir à découvrir la diversité de la communauté francophone. Depuis que je connais des gens dans le réseau communautaire, j’ai un sentiment d’appartenance. Je suis fière de tous ces gens qui s’impliquent. C’est grâce à leurs efforts que la communauté francophone dans la région d’Halifax est en croissance et qu’il y a de plus en plus de parents qui désirent que leurs enfants soient bilingues.
Pourquoi, selon vous, est-il important de servir les membres de la communauté acadienne et francophone dans leur langue?
C’est un service qui est très important pour ceux qui ont des difficultés à s’exprimer en anglais. Même avec un traducteur, on peut ressentir une gêne à dévoiler nos problèmes de santé devant une autre personne, même si celle-ci est un membre de la famille. Cela contribue souvent aux patients à attendre que le problème soit grave avant de chercher l’aide nécessaire. C’est aussi critique pour poser un bon diagnostic.
Pour les gens bilingues, c’est aussi un service qui est apprécié. C’est plaisant de pouvoir s’exprimer en français et je crois que ça donne au patient et à moi-même un sentiment d’appartenance à la communauté francophone.
Qu’est-ce que vous aimez faire en dehors du travail?
Mon plaisir en dehors du travail c’est passer du temps avec mes deux petits garçons et mon mari. J’aime participer à leurs activités et passer du temps à la maison avec eux. À part ça, le matin j’aime nager avant de me rendre au travail. C’est du temps pour moi qui me permet de me détendre.
Avez-vous des suggestions de changements simples que les gens peuvent faire pour améliorer leur santé dentaire?
Ma suggestion, c’est de bien s’alimenter. Je conseillerais aux parents de donner aux enfants de l’eau au lieu du jus ou du lait au chocolat et de préparer de bonnes collations pour l’école. De donner des fruits et des légumes comme collation à la place de barres tendres sucrées, des biscuits et des bonbons. Il y a tellement de sucre dans nos aliments qu’il devient difficile de prévenir la carie, même si on se brosse les dents deux fois par jour.